Résumé :
Avis de TeaCup :
Ici, on parle de BDSM donc soumission/domination, là encore on en a beaucoup lu j’étais un peu inquiète du résultat. Au final j’ai trouvé ça assez réaliste je ne l’ai jamais vécu donc je ne sais pas si « ça donne l’impression » ou si on a bien les deux pieds dans la réalité du milieu, mais contrairement à « Fifty shades » où on a l’impression que l’auteur à lu deux pages Wikipedia et n’a rien compris à l’envie qui pousse « ces gens-là » à faire ça. On sent qu’elle pointe la perversion et qu’elle attend que tout le monde rentre dans le droit chemin (bon, avec quelques fessées pour pimenter et des boules de geisha, soyons progressistes… oui, je n’ai pas fini la saga « fifty shades » et cette opinion n’engage que moi ).
Là, l’accent est vraiment mis sur le pourquoi l’héroïne a envie de faire ça, ce qu’elle cherche et la notion de limites. Tout cet aspect est vraiment intéressant, ça change et c’est bien géré j’ai trouvé. Franchement c’est ce qui m’a le plus intéressée. C’est aussi une nouvelle érotique au langage très châtié. Clairement rien de bien cru ou « sale », ce qui doit aussi exister dans ce milieu, mais on est sur une « initiation »… par contre, très honnêtement des fois j’aurais préféré que ça soit plus cru. Parce que lire « orifice » toutes les deux lignes parce que visiblement, « anus » ou autre n’est pas un terme sympatoche, ça lasse un peu. C’est comme l’histoire de l’éléphant dans la pièce sauf que là les gens diraient bien sûr « pachyderme » !! ;)
Même si cette initiation va assez loin – sans en devenir hardos, je pense que là j’aurais eu du mal – il y a des explications bien pragmatique pour qui ne sait pas à quoi sert un plug anal (et je vous laisse chercher si c’est votre cas ! ou lire la nouvelle).Je pense ça assez réaliste, je ne crois pas avoir quittée ma propre zone de confort, pour reprendre le terme du roman. Et je ne sais pas si j’en suis contente ou si je le regrette. J’ai toujours peur avec le BDSM d’avoir une petite nausée qui me prends et de ne pas pouvoir terminer le roman. Mais ça m’insupporte aussi quand j’ai l’impression que l’auteur en sait autant que moi sur le sujet et qu’en tout cas, elle s’est documentée vite fait mal fait et ressort grosso modo les archétypes des dix BDSM qu’elle a lu. Pour celles qui ont un souci avec le rapport à la violence/viol, l’auteur insiste bien sur le fait que l’héroïne n’a pas peur, qu’elle accepte pleinement ce qu’on lui fait donc, ça va, ça se lit sans froncer les sourcils. Je pense que cela reste une « initiation » et que ça passera auprès du plus grand monde.
Le deuxième et dernier point qui m’a chiffonnée, le dominateur est présenté comme un homme enfant un peu, très jeune, mais qui maîtrise son job, taquin et très doux puis dur sans paraître non plus impitoyable car on sent bien qu’il est connecté à l’héroïne et s’inquiète de ses réactions. Pour nous le montrer l’auteur alterne même les points de vue… et là ça me chiffonne, soit on alterne souvent et on est équitable… soit on le fait pas. Clairement on reste du côté de Claire et à part certaines scènes pour que Matthieu devienne plus accessible. J’en aurais voulu plus de son côté à lui ou rien.
Il y a un aspect romance assez présent dans l’histoire car c’est bien l’histoire d’une rencontre et pas d’un coup d’un soir (a priori ou c’est comme ça que je l’ai compris), chacun des deux repousse certaines limites et il y a une volonté d’équité de la part de l’auteur. Les deux doivent franchir certaines de leurs limites. Là encore, est-ce vrai ? Je n’imagine pas le monde du BDSM ainsi, mais pourquoi pas, après tout ? Au moins ça donne une nouvelle très sympathique avec laquelle j’ai passé un bon moment. Malgré la longueur j’ai du le lire en trois ou quatre fois, donc je ne peux pas dire que ça soit un coup de cœur et que ça mérite une super note, mais j’ai vraiment hésité entre 4 et 5, pas assez addictif, bien mené, mais manque un brin de magie pour un 5 ou un 6. En dehors de cette histoire « d’orifice » la plume est efficace et maîtrisée on sent des heures et des heures de boulot pour que tout cela soit fluide (peut-être trop par moment ! j’aurais adoré un peu plus de lâcher-prise même si je me plante peut-être je l’avais moins ressenti sur la nouvelle de chez Laska) et si on aime ce genre, à lire. Pour moins de 2€ les amateurs du genre vont passer un bon petit moment de lecture.
Bravo à celles qui ont lu toute la chronique, j’ai déjà fait plus court. Un Mars pour chacune (ou un Twix je ne suis pas « dom’ » je vous laisse le choix de la barre de plaisir… quoi c’était pas drôle cette blague de fin ?? Tant pis.)
Extrait :
– Tu connais le code des couleurs ? reprit-il.
– Non.
– Tu ne connais rien, en fait ?
– Oui.
– Qu’est-ce que tu fais ici alors ?
Comme il s’était tourné vers elle avec une expression d’incompréhension, elle prit quelques secondes pour lui répondre. Elle se décolla du mur où elle avait pris appui et déambula dans la salle. Son regard se porta sur une chaîne pendue un peu plus loin.
– Je veux connaître.
Il eut un sourire. Un son métallique plana tandis que la chaîne qu’elle venait de toucher oscillait lentement.