Quand elle rencontre Evan un soir d'été dans une fête foraine, l'attirance entre eux est immédiate, intense, et aurait dû rester sans lendemain.
A la rentrée c'est le choc : Evan est en réalité son nouveau prof au lycée.
Ensemble, ils se sentent vivre ; ailleurs, ils sont des acteurs qui jouent un rôle, mais ce jeu dangereux avec les interdits va les mettre en danger.
Le style de l'auteur est assez simple mais très efficace, elle m'a fait plonger dans son histoire sans que je m'en rende compte et je me suis retrouvée à dévorer cette histoire sans m'y attendre. Mais il faut dire que le sujet était très intéressant. Un prof, une élève et la passion dévorante, le vertige de l'attirance ...
Concernant les personnages, nous avons tout d'abord Maise 18 ans, une jeune fille qui tente d'échapper à l'univers dans lequel elle est plongée par la faute de sa mère. Elle veut oublier qu'elle mène une vie qui lui donne le sentiment de dépérir, de n'être rien de plus qu'un objet. Maise ment souvent sur son âge, elle rencontre souvent des hommes plus âgés afin de s'oublier le temps d'une rencontre furtive, d'un moment volé.
Elle va rencontrer Evan, 32 ans, en montant dans le grand huit et les deux vont partager un moment de volupté sur la banquette arrière d'une voiture avant que Maise s'enfuit (tout ça dans la même soirée). Ça peut sembler super rapide, mais c'est à ça que servent les coups d'un soir non ?
Je n'ai pas été perturbée par la différence d'âge, que je n'ai pas vraiment remarqué d'ailleurs, puisque tous les deux semblaient s'accorder sur tous les plans, pour moi ce n'était pas gênant. Leurs statuts de professeur et d'élèves n'ont plus d'ailleurs, au contraire ça a rendu le livre plus palpitant, même si ce n'était pas un coup de coeur. Le personnage d'Evan m'a un peu hérissé les poils à certains moments, il voulait mais ne pouvait pas ... même si on apprend la vérité à la fin du roman, j'ai trouvé que pour un homme de son âge il était immature par moment et que Maise était beaucoup plus mature que lui même si elle a à peine 18 ans.
En conclusion, Leah Raeder reste un auteur à suivre. dommage que je ne lise pas l'anglais car son titre Cam girl (à venir le 3 novembre 2015 en V.O) a l'air pas mal intéressant.
Le seul remède contre une obsession, c’est de se trouver une autre obsession. C’est ce que je fis : mon projet semestriel.
Je ne jurais que par Terrence Malick à cette époque, surtout ses dernières œuvres, Tree of Life et À la merveille, deux films qui évoquaient la grande époque du cinéma muet. Ils étaient fragmentés, visuels, plus des flux de conscience que des récits structurés, avec une intrigue dramatique claire. Regarder ces films, c’était comme se plonger dans les souvenirs de quelqu’un d’autre. Des volutes de dialogues résonnaient autour de plans tourbillonnants, trop rapprochés. La musique allait et venait, comme si elle provenait de la radio d’une voiture qui passait. Échos et ombres.
J’étais désormais à la tête de toute une bibliothèque de vidéos, la plupart provenant de Saint-Louis, des souvenirs visuels qui n’avaient de sens que pour deux personnes. Le soleil sur l’auvent à rayures du chocolatier où Evan m’avait acheté ces pralines qu’il m’avait données à croquer de ses mains. Les cordelettes de velours bordeaux, au Tivoli, où je l’avais embrassé, devant tout le monde, sans mauvaise conscience. Nos pieds nus, côte à côte, quand nous avions traversé le jardin botanique sur le chemin de galets, dans l’eau froide à vous glacer, qui séchaient sous le pâle soleil d’automne.