Vous avez 4 minutes ? Découvrez les tricheries d’une coquine bien décidée à remporter la partie…
Vous avez 6 minutes ? Plongez dans le côté sombre d’une jeune femme aussi pure que dépravée…
Vous avez 3 minutes ? Asseyez-vous donc là, sur le gradin. Contemplez ces sportifs musclés, en plein effort. Vous voyez cette femme ? Ses pensées n’ont rien à voir avec sa mise élégante et raffinée.
Vous avez 5 minutes ? Regardez par cette petite fenêtre : une femme va recevoir le cadeau de mariage de son mari. Un cadeau très particulier…
Vous avez 3 minutes ? Ecoutez bien… Des gémissements ? Une voix de femme. Une femme seule qui tente de tromper l’ennui.
Vous avez 12 minutes ? Observez cette femme, dans ce bar. Un bar étrange, où certains se promènent nus. Elle se lève, suit un homme…et disparaît dans la pénombre.
Vous avez 5 minutes ? Tournez la tête. Ici, à droite. Elle se penche pour attraper quelque chose dans son coffre et sa jupe très courte remonte délicieusement sur ses cuisses. Le vent est joueur, regardez bien…
Le point fort reste la plume, elle est maîtrisée et efficace, les scènes sont décrites avec finesse – même quand c’est gras au possible – et on ne peut nier la qualité des textes de ce point de vue. Les différentes facettes du plaisir sont aussi abordées, nous ne suivons pas que des jeunes héros bien sous tous rapports ; il y a aussi des personnages plus vieux ou bedonnants, une vraie « égalité du sexe ».
Pour autant, certaines nouvelles sont juste un peu… paillardes, voilà, si on aime ce genre alors c’est drôle, un peu cynique et cocasse, tout va bien. Certaines explorent plus la soumission dans ce qu’elle a de plus humiliant avec un personnage qui souhaite vraiment cela, là encore, ça ne pêche pas par réalisme, mais personnellement, ça ne risquait pas de m’émoustiller. Beaucoup des nouvelles en fait ne vont pas avoir un tel effet sur bien des lectrices, je pense. C’est un peu « gaudriole » et « paillardise » à tous les niveaux. Que ça soit de la nana bien sous tous rapports qui se fait prendre par un inconnu sans se poser de question à une vieille femme BCBG libidineuse au possible, je ne crois pas que la volonté de l’auteur soit à exciter la lectrice lambda. Est-ce que j’avais envie de lire ça ? Pas vraiment en fait, je n’apprécie pas plus même si je reconnais quand c’est bien fait. C’est plus de la lecture « porno » finalement que de l’érotique, même si l’auteur conserve une certaine classe, je ne le remets pas en cause.
À vous de savoir ce que vous cherchez et peut-être, si tout ce que je décris vous plaît, foncez, vous allez trouver un parfait bouquin du genre, sinon, il va falloir passer votre chemin. Bien que vous puissiez aussi lire par curiosité tout comme moi.
Le seul problème, avec la soie, c’est que ça glisse et Gisèle n’a de cesse de se retrousser le nez, pour repousser le tissu chamarré. Ils auraient pu trouver autre chose, mais les hommes font avec ce qu’ils ont, c’est bien connu.
Quelqu’un pousse la chaise et lui attrape le bras. Elle se laisse faire. C’est Paul qui a eu l’idée de ce petit jeu et elle le trouve très approprié, puisque, depuis quelques jours, on voit des œufs partout, en chocolat blanc, noir ou au lait, en sucre glace ou bariolés.
Pour l’heure, elle ne voit rien. Elle n’entend rien non plus, si ce n’est leurs rires étouffés. Elle aussi rit, d’un petit rire espiègle et carnassier. On lui lâche le bras et elle tâtonne un instant dans le vide, la main ouverte et les doigts écartés. Elle sent soudain une peau velue sur une masse large, musclée et bien trop dense pour que ce soit ce qu’elle cherche. La chair se durcit sous ses doigts. Elle n’est pas très loin de son objectif. Elle dévie à droite, mais rien de ce côté ; elle repart à gauche et rencontre enfin ce qu’elle est censée trouver.
Ce qu’elle touche est relativement rond, plutôt ferme et totalement rasé. Elle hésite, tend l’autre bras et va un peu plus à gauche. Là aussi, c’est ferme et rond, mais un tantinet plus bas. Elle réfléchit une minute, tâche de visualiser le tableau en distinguant le côté gauche du côté droit et lance un nom :
– Pierre !
– Tss tss, lui répond-on.
Elle soupire et sourit en même temps. Elle aurait pourtant bien aimé que ce soit Pierre. Elle aura encore confondu sa droite et sa gauche… Elle n’a jamais été très bien latéralisée.